L’éducation en Haïti : une urgence nationale
L’éducation en Haïti : une urgence nationale
L’éducation demeure un levier fondamental pour l’émancipation d’un peuple et le développement durable d’un pays. Un vieil adage chinois nous enseigne : « Si vous voulez planifier pour un an, cultivez du riz ; pour dix ans, plantez des arbres ; mais si vous voulez planifier pour cent ans, éduquez le peuple. » Ce principe illustre bien l’importance cruciale de l’éducation dans toute société qui aspire à un avenir meilleur.
Le droit à l’éducation fait partie de la deuxième génération des droits humains. Il est inhérent à tout individu, et l’État a l’obligation, selon ses ressources, d’en garantir l’accès universel. Toutefois, en Haïti, ce droit est systématiquement bafoué. Le pays fait face à des défis colossaux dans le secteur éducatif : écoles fermées, élèves abandonnés à leur sort, infrastructures délabrées, enseignants sous-payés, insécurité croissante. Autant de maux qui freinent l’aspiration collective à un système éducatif digne de ce nom.
Lors de la rubrique « Mardi de la communication » du 15 juillet 2025, le ministre de l’Éducation nationale a dressé un constat alarmant. Selon lui, le système éducatif haïtien est en chute libre. Chaque année, près d’un million d’enfants entrent dans le système, mais seuls 188 000 atteignent la 9e année fondamentale, et à peine 120 000 arrivent en classe terminale. Ces chiffres témoignent d’un taux d’abandon scolaire massif. Le ministre a souligné que les raisons principales de cet échec sont d’ordre économique : de nombreuses familles n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école. Pire encore, il a révélé que certains jeunes sont contraints de quitter les bancs de l’école pour rejoindre les rangs des gangs armés, attirés par des promesses de protection et de revenus, aussi dérisoires soient-ils.
Cette réalité est tragique. Elle constitue un obstacle majeur à l’éducation, à la paix sociale et à l’émancipation du pays. En tant que citoyens, nous avons le devoir de questionner l’État central dont la mission première est de fournir les services sociaux de base, au premier rang desquels figure l’éducation. Ce droit fondamental doit être garanti à chaque enfant haïtien, sans exception. Il constitue une condition sine qua non pour construire une nation prospère, juste et stable.
Aujourd’hui, les gangs imposent leur loi dans plusieurs régions du pays, et de nombreux enfants troquent les cahiers pour les armes. Ce glissement dramatique vers la violence et la criminalité menace non seulement l’avenir de notre jeunesse, mais aussi celui de toute la nation. C’est une véritable bombe à retardement, dont les générations futures risquent de payer le prix fort.
Malgré ce contexte sombre, certaines organisations de la société civile s'efforcent de pallier les défaillances de l’État. À travers des cours de rattrapage, des séminaires, et des programmes d’accompagnement scolaire, elles tentent de maintenir vivante la flamme de l’éducation. Ces initiatives, bien que limitées, sont porteuses d’espoir. L’organisation Haititchala, par exemple, joue un rôle important à ce niveau. Elle offre des "tchalas", des sessions éducatives gratuites, ainsi que des séminaires, permettant à de nombreux enfants, notamment ceux de la zone de Frè Luckson Zòn pa fè moun, de bénéficier d’un encadrement scolaire de base.
Toutefois, ces actions, aussi louables soient-elles, ne suffisent pas à combler les lacunes systémiques du secteur éducatif. C’est pourquoi Haititchala s’engage à intensifier ses efforts, tout en appelant à une mobilisation citoyenne plus large. La refondation de notre système éducatif ne pourra se faire sans une volonté politique forte, sans des ressources adéquates, et sans l’implication directe de tous les acteurs de la société.
Nous exhortons l’État central à assumer pleinement ses responsabilités, à investir massivement dans l’éducation, à renforcer la sécurité autour des écoles, à valoriser le métier d’enseignant, et à garantir à chaque enfant haïtien une chance réelle de réussir. L’éducation est un droit. C’est aussi un devoir collectif. Relevons ce défi ensemble, pour Haïti, pour son avenir, pour sa dignité.
Auteur : Eduardo MASSENA
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