Ambition et instabilité : peut-on encore rêver grand ?

Ambition et instabilité : peut-on encore rêver grand ? Le même refrain revient sans cesse dès qu’il est question de développement. En Haïti, on ne peut pas rêver grand. À force de l’entendre, on finit par l’intérioriser. Dans un pays où la survie se joue au jour le jour, comme un contrat de 24 heures qu’on espère renouveler, l’ambition devient presqu’un luxe. Pris en étau entre des inégalités sociales criantes et des dirigeants qui, par leur indifférence ou leurs décisions, semblent nous rappeler que notre existence dérange, il est légitime de se poser la question : ai-je encore le droit de rêver grand ? À quoi bon faire des projets si le sol sur lequel ils doivent s’ancrer se dérobe chaque jour un peu plus sous nos pieds ? Et pourtant, malgré ce sentiment d’abandon, il y a en chacun une étincelle qui refuse de s’éteindre. Une envie de croire que nos rêves, même fragiles, ont leur place. En dépit de ce désordre social qui nous accable, la jeunesse haïtienne se retrouve face à deux défi...